mercredi 27 février 2013

Chronique de la grande rivière, semaine 9


Après les nids de poule sur la route
Les dos d’âne en plein bourg
Les chiens assis sur les toits
L' œil de bœuf sur les portes et le bœuf dans la crèche
Après les canards laquais et les porcs de plaisance
Les souris sur le tapis
Les boas autour du cou et les chats d'Iran
J'ai entendu au poste que les éleveurs mettaient leurs vaches au salon...

Mais non non non, Gaïa aura beau meugler à tue tête,  jamais elle ne dormira sur le canapé !

(en passant : nous avons perdu notre joli bœuf la semaine dernière, il est mort étranglé avec le collier que nous lui avions mis pour le manipuler plus facilement...Il a donc rejoint le paradis des bœufs ou l'attendaient-nous a-t-on dit- de vertes prairies et de beaux champs de blé...)
Et parce que ce bœuf était gourmand, il aurait aimé les légumes du panier de cette semaine :
pommes de terre, carottes, poireaux, céléris rave, choux.

Plus que quelques minutes pour vous dire
-que les semis se poursuivent : deuxième tournée de...choux (!), salades, tomates, oignons
-que Gregory, adhérent à l'amap de st michel, est sélectionné pour représenter la France aux 7ièmes jeux de la francophonie dans la catégorie "création numérique" , vous pouvez prendre connaissance de son projet et l'aider en lisant et diffusant ceci http://www.kisskissbankbank.com/plebiscite

voilà, je crois que ce sera tout...
a  vendredi !
Isabelle

mercredi 20 février 2013

Chronique de la grande rivière, semaine 8

Le ciel était bleu comme une voiture.
Après que Damien lui eut expliqué la démarche à suivre

 
 le chat se fit faire un long massage canin, le fameux "palper-rouler", car il sentait bien quelques bourrelets le gêner par ci par là, conséquence d'un hiver où la chasse à la croquette avait été bonne.
 

Cela lui procura le plus grand bien, la séance photo pouvait alors commencer.

C'était  une présentation de la tendance fourrure qui devait faire fureur l'hiver prochain. Ou  ces jours ci, je sais plus bien, vu que les températures s'amusent à faire du yoyo et que là, elles vont descendre de plus en plus bas.

C'est dommage, nous on s'était bien habitué au ciel bleu comme une voiture, il suffisait de fermer les yeux pour s'imaginer sur une île où nous passerions le temps à bronzer et à bronzer, voire à bronzer encore un peu si nous avions cinq minutes à perdre.



Mais voilà c'est l'hiver, et c'est l'hiver aussi pour les légumes du panier que vous retrouverez cette semaine : carottes, betteraves, poireaux, choux, oignons

Vous vous consolerez au chaud en regardant le projet d'un photographe londonien dont la série d'aujourd'hui intitulée "Damien et Isabelle sur l'ile patate" fut -et pas qu'un peu- inspirée : the little people project
Et dont le meilleur morceau collant parfaitement avec l'actualité de la viande reste sans conteste celui ci : Worst Wurst

Plus que quelques minutes pour vous dire qu'aucun animal n' été torturé durant la séance photo, que celles ci n'ont  pas été retouchées (parce qu'y 'en a qui pensent que, mais non non non, je refais ça avec vous sur le toit de la voiture quand vous voulez !)
que nous ne serons pas présents au Salon Respire cette année,
que nous planterons peut-être les oignons la semaine prochaine (mais je renverrai un mail pour ceux qui veulent et peuvent se joindre à nous)
a vendredi
Isabelle

mercredi 13 février 2013

Chronique de la grande rivière, semaine 7


On avait pourtant fait tout comme y fallait, en tout cas pareil qu'à la télé.Après avoir bouclé le périmètre d'un beau ruban jaune pour ne pas prendre le risque de souiller le lieu du délit, nous avions prélevé des échantillons dans de petites fioles.
Leur contenu avait ensuite été mélangé avec des machins et des trucs, secoué de haut en bas puis de bas en haut, mis à chauffer un certain temps savamment calculé, mais tandis que nous agrémentions nos manipulations de propos sibyllins, le verdict tomba :
nous n'avions aucun indice sur le ou la coupable qui avait sans doute sciemment oublié de fermer le robinet la veille.
Résultat, au petit matin, tandis que comme à notre habitude nous passions saluer chacun de nos légumes bien aimé, nous avions découvert le spectacle suivant :



Des voisins qui passaient par là évoquèrent la rivière qui avait débordé, mais nous savions tous deux qu'il n'en était rien.
Ceci était plutôt le fait (ou le méfait) d'un ou d'une insensible à la splendeur de la délicate crucifère et qui pensait en être définitivement débarrassé en la noyant...

Alors si y'a bien un truc que nous avons retenu de quand nous étions enfants, c'est que comme nous ne tenons pas le coupable, c'est tout le monde qui aura...du chou cette semaine ! (quoi, la semaine dernière aussi ? vous êtes sûr ?)
Vous pourrez le cuisiner avec des pommes de terre, carottes, poireaux, sans doute de la mâche si nous avons le temps d'en cueillir pour tout le monde,et ou du rutabaga ou des oignons (plongée depuis 10 jours dans les factures 2012, je n'ai pas regardé ce qui était prioritaire)

Avant de vous quitter, parlons d'un légume dont le semis est de saison : la tomate !
Vous aurez remarqué - ou pas d'ailleurs- que nous n'avons pas fait de sondage concernant les légumes distribués en 2012. Vu comme l'année avait été bonne, nous avons préféré nous abstenir, préférant vous informer au fur et à mesure de nos semis et plantations.

Et voici donc sans plus attendre les variétés de tomates qui devraient se retrouver dans votre panier dans un laps de temps très très très court si on se réfère à l'échelle de l'évolution :

estiva (la ronde rouge classique qui se conserve  (normale, c'est une variété hybride)
brandywine (gros fruit rose, chair fondante)
black prince (rouge brun, chair fondante)
orange banana (faite il y a deux ans, allongée, idéale pour sauce)
et nos stars  :
Ananas (faite en 2009 et 2011)(une tomate magnifique et fragile)
Evergreen (la verte de 2012) ( matelasser bien vos fesses pour ne pas avoir trop mal : elle est à tomber par terre)
Téton de vénus (la rouge en forme de goutte (ou de ce que vous voudrez) de l'année dernière)
Cornue des Andes( délicate à faire mais l'année dernière elle avait très bien marché, alors...)
et je crois que nous avons des graines de "rose de bern" et de "poivron jaune" (bien que j'aie un doute sur la variété)

Ça sent la chaleur, le soleil et la fin du chou, non ?

Si ça ne suffit pas et que vous avez toujours un peu froid, courez (déjà ça vous réchauffera) voir les Fusebreakers en concert




(plus d'infos et des morceaux à écouter là : http://fusebreakers.hautetfort.com/)

Et parce que c'est bientôt la st Valentin et qu'avant même de finir dans votre panier nos légumes vous aiment déjà :

Isabelle

La semaine pour les alternatives aux pesticides, c'est bientôt !

jeudi 7 février 2013

"Jardinier-maraîcher" : une formation exceptionnelle avec Jean-Martin Fortier, maraîcher québecois


La Ferme des Jardins de la Grelinette, au Québec, pratique depuis 7 ans le maraîchage très diversifié sur petite surface. Cette micro-ferme, très productive, très peu mécanisée et qui commercialise ses légumes en AMAP et sur les marchés, est souvent citée au Québec et à l'étranger comme modèle d'établissement alternatif en agriculture.

Un de ses fondateurs, Jean-Martin Fortier, nous fait le plaisir de venir à la Ferme du Bec Hellouin toute la journée du 11 mars. Ce pourra être l'occasion pour vous de partager son expérience et de découvrir son approche originale, grâce à laquelle la Ferme des Jardins de la Grelinette produit de façon écologique et rentable.

Nous vous invitons à avoir un petit "avant-goût" en visitant le site Internet de sa ferme, ou ce reportage audio-vidéo très intéressant sur Radio-Canada. Et bien sûr, nous vous invitons à écouter le commentaire de Alain Baranton, LE monsieur Jardinage de France-Inter, qui encense « Le jardinier-maraîcher », livre que vient de sortir Jean-Martin Fortier en ces termes : "Pour les pros ou les passionnés, un ouvrage bien écrit, très bien illustré, vraiment bien fait (…). C'est le véritable bouquin qu'il vous faut si vous avez l'intention de cultiver 3, 4 ou 10000m2 ou d'en faire votre métier." (écouter ici à partir de 8mn30 d'émission : http://www.franceinter.fr/emission-la-main-verte-l-arbre-a-pain ). Autant dire que le partage d'expérience de Jean-Martin s'annonce passionnant ! 

Au plaisir de vous voir à la Ferme du Bec Hellouin le 11 mars (vous trouverez les détails de la journée et les modalités d'inscription sur le site de la Ferme : cliquez ici) ! 

L'équipe de la Ferme du Bec Hellouin
Eco-centre de la Ferme du Bec Hellouin
1, sente du moulin au cat
27800 LE BEC HELLOUIN
Tél.: 02 32 44 50 57

mercredi 6 février 2013

Chronique de la grande rivière, semaine 6

Il y a quelques années de ça, j'étais allée en stage chez Maud et Bruno qui élevaient des vaches laitières dans l'Orne.
Entre deux palpations de pis, tandis que nous parlions de choses et d'autres, je réussis à les convaincre que les vaches c'était dépassé et bien trop contraignant, qu'avec les légumes on pouvait drôlement bien gagner sa vie rien qu'en les regardant pousser, le risque majeur du maraîcher étant d'attraper une tendinite au niveau des pouces à force de se les tourner.
Et parce qu'ils ne me connaissaient pas depuis longtemps et que j'avais dit ça d'un air ingénu, ils m'ont crue.
A peine ai-je eu le dos tourné qu'ils ont revendu la baraque, ont chargé les gamins dans le coffre, ont bien calé les chiens sur les sièges à l'arrière, et ont pris la route avec dans les yeux leur rêve de fortune, se promettant mutuellement de ne  poser pied à terre que lorsque la mer serait en vue.

Ils ne se trouvaient qu'à quelques encablures de la plage lorsque chiens et enfants se sont mis à trépigner, demandant à sortir pour se dégourdir les pattes et pour une pause bien naturelle. Et comme le terrain qui se trouvait devant eux semblait leur tendre les bras, ils ont dit "ce sera là".

Tout s'était donc déroulé comme prévu.
Sauf que quelques mois plus tard, sans bien comprendre si cela venait du terrain, des semences, de la lune ou de quelque geste qu'ils n'auraient pas fait comme il fallait, ils ont du se rendre  à l'évidence :
les légumes n'avaient pas su ni se semer, ni s'entretenir, ni se récolter tout seuls.
Ils allaient donc devoir dire adieu aux longues après midis de farniente allongés sur le sable et retrousser leurs manches s'ils voulaient que des légumes sortent de terre.

Depuis ce jour, de temps en temps, ils passent nous voir.
Pour comprendre.
Parce que je n'ai pas encore osé leur dire que je leur avait menti, j'ai peur qu'il se fâchent, et moi j'aime bien partager les rares moments où l'on se voit.
Dans ces moments là, et même s'il fait un vent à faire détirebouchonner la queue des cochons comme c'était le cas samedi (synonyme pour nous d'un temps à ne pas mettre un maraîcher dehors), ils chaussent leurs jolies bottes pour ne pas salir le terrain avec leurs chaussures de ville




Et on fait un petit tour des champs pour voir comment les légumes poussent tout seuls ici


Ils tâtent, jaugent, questionnent, nous envient sans doute un peu. On parle du printemps à venir (et qui va venir bientôt c'est sûr) et  de ce que l'on vous mettra alors dans les paniers.

On se dit que ça vous changera des pommes de terre, carottes, poireaux, choux, betteraves et mâche que vous aurez cette semaine et que vous pourrez adresser un adieu ému aux soupes d'hiver




Ce jour là, c'est sûr, des étoiles brilleront dans vos yeux et de la salive percera imperceptiblement de vos lèvres béates...

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je m'excuse d'avoir été un peu longue mais je me devais de faire un petit clin d'œil amical et malicieux à Maud et Bruno dont je lis chaque semaine les bonheurs et les difficultés, je m'aperçois alors que nous ne sommes pas seuls à trimer comme des bêtes en maudissant le ciel de ne pas toujours aller dans not'sens et que malgré tout refleurit à chaque printemps l'espoir radieux et un peu fou d'une année abondante et pas trop difficile. (leur site :http://www.leslegumessurlaure.fr)


a vendredi
isabelle